La révolution énergétique aura-t-elle lieu dans la transition ou dans la douleur ? Gouverner, c’est prévoir ! Or les ambitions affichées en baisse du projet de PPE concernant le biogaz suscitent des interrogations. Va-t-on passer à côté de la révolution énergétique de la méthanisation ?
– Le premier serait de fixer une nouvelle trajectoire de tarifs, de volumes et de montants prévisionnels avec, pour ce qui est des volumes, 8 TWh en 2023 puis 30 TWh en 2030. La filière propose également une baisse des coûts (et dès lors des tarifs de rachat) de 2 % par an entre aujourd’hui (95 €/MWh) et 2028 (74 €/MWh). Cela représenterait un coût de 1,1 milliard d’euros, soit un surcoût de 200 millions par rapport au projet actuel.
– Le deuxième levier consiste à quantifier les externalités positives. Une approche économique est déjà à l’étude et les résultats sont attendus avant la fin de l’année (voir aussi pages suivantes).
– Troisième levier, l’allongement de la durée d’achat du biométhane de 15 à 20 ans serait cohérent avec la durée de vie des installations, et rassurerait les partenaires financiers en diminuant le coût annuel moyen.
– La filière souhaite également que le seuil fixé pour les appels d’offres soit relevé à 40 GWh, car le seuil prévu de 15 GWh met en danger les petits projets, notamment ceux issus du monde agricole, du fait de l’insécurité des tarifs qui freine les porteurs et les investisseurs.
– Cinquième levier : conforter le système français des garanties d’origine.
– Sixième levier, la mise en place d’un pilotage pour l’industrialisation et la baisse des coûts du biométhane. Cette initiative est déjà en cours d’étude dans la filière.
– Autre proposition, finaliser le dispositif de droit à l’injection en permettant aux collectivités et syndicats de l’énergie d’y contribuer, avec pour objectif de développer le potentiel de raccordement.
– Enfin, la filière propose d’intégrer une partie des coûts d’adaptation des réseaux nécessaires au développement de la filière dans les tarifs du gaz.
En complément de ces leviers, plusieurs pistes complémentaires ont été identifiées : annualiser le calcul du dépassement de la quantité maximale autorisée, bonifier les tarifs en cas de financement participatif, simplifier la mise en place et la gestion des projets, assurer une formation spécifique, clarifier les offres « gaz vert » (garantie d’origine) pour les ouvrir au grand public ou encore permettre une valorisation locale pour des sites de production trop éloignés du réseau.